AVANT MATCH. 1/4 DE LA LIGUE DES CHAMPIONS - LYON / BORDEAUX

L’HEURE DES BRAVES

Après un début d’année 2010 très poussif, Bordeaux doit frapper un grand coup et montrer son vrai visage, celui conquérant et concentré des combats européens. En sont-ils capables ? A la vue des dernières rencontres, on a apprécié la deuxième mi-temps contre Lille, la bonne tenue d’ensemble contre l’Olympiakos, sans être géniaux… Pour le reste, le nombre de bons matchs se réduit à une peau de chagrin. Du côté des lyonnais ? Après un début d’année réussi, ils semblent marquer le pas, même si l’élimination du Real Madrid a marqué les esprits. De toute façon, il est difficile de se baser sur les rencontres qui précèdent un match de coupe d’Europe. Nous avons vu tout au long de la campagne 2009/2010 que les deux équipes se sublimaient lorsque le parfum des grands soirs se faisait sentir. Sur la forme du moment, Bordeaux vient donc de s’incliner contre les Marseillais en finale de <st1:personname productid="la Coupe" w:st="on">la Coupe</st1:personname> de <st1:personname productid="la Ligue. Si" w:st="on"><st1:personname productid="la Ligue." w:st="on">la Ligue.</st1:personname> Si</st1:personname> les marseillais ont fêté ce titre telle une Coupe du Monde, les bordelais ne se sont visiblement pas fait une montagne d’un trophée remporté déjà par trois fois en huit ans. Mais n’auront-ils pas laissé quelques forces de plus par rapport aux lyonnais qui ont largement fait tourner face à la lanterne rouge grenobloise ? On peut le craindre, d’autant que la sentinelle Alou Diarra sera absente pour ce match aller. Plusieurs schémas s’offrent à Laurent Blanc 

A écouter Jean-Louis Triaud hier, il semblerait que Bordeaux ne parte pas la fleur au fusil à Gerland et cherche plutôt à ramener un résultat n’hypothéquant pas ses chances au retour. Une défaite 2 à 1 par exemple ne serait pas une catastrophe. L’absence de Diarra et la proximité du match au Stade de France ne permettent pas d’aborder dans des conditions optimales cette rencontre. Surtout que nos joueurs sont dans une forme disparate depuis plusieurs mois. Nos ailiers Wendel et Plasil ou même Jussie et Gouffran sont en méforme et ne parviennent plus à se surpasser comme en 2009. Le jeu manque vraiment de vitesse sur les côtés. Dans l’axe, Gourcuff essaye et réussit encore à faire la différence, mais il est bien seul. Chamakh est trop isolé de son côté, et commence à payer ses immenses efforts seul sur le front de l’attaque. L’autre souci est la méforme chronique et le manque de confiance de Bellion et Cavenaghi qui, en l’état actuel, ne rendent aucun service dans un rôle de joker. Au milieu, nous espérons retrouver le Fernando boosté par la coupe d'Europe, le super joueur qui n'arrive pas autant à se transcender dans le quotidien du championnat domestique. Enfin la révélation Lamine Sané aura une nouvelle occasion de montrer les énormes progrès qu'il a accomplis cette saison, ayant une confiance absolue de la part de son entraineur.

Conclusion : la solution risque bien de passer encore et toujours par nos deux joyaux Gourcuff et Chamakh. Un coup de pied arrêté de Wendel ou un nouveau but de Ciani seraient les bienvenus. Les Girondins sont à la croisée des chemins pour cette saison : après la défaite contre Marseille et le difficile pari perdu par Laurent Blanc, un nouvel échec demain mettrait un gros coup au moral des marines et blancs pour la fin de la saison. En revanche un bon résultat permettrait de vite oublier la perte de <st1:personname productid="la Coupe" w:st="on">la Coupe</st1:personname> en carton. Mais que <st1:personname productid="la Ligue" w:st="on">la Ligue</st1:personname> des Champions accapare les esprits…

côté lyonnais le groupe sera au complet. Lissandro, ménagé contre Grenoble, devrait être le fer de lance de l’attaque, avec Delgado ou Bastos côté gauche et Govou à droite. Boumsong est de retour derrière mais sera-t-il aligné par Puel aux côtés de Cris ? Lyon n’est pas dans une forme éblouïssante, ayant perdu à Marseille et enchainé deux nuls avant ça. Seule la victoire de samedi redonne de la confiance à un groupe qui ne semble guère plus serein que les Girondins.

Au jeu des petites phrases, c’est bien entendu l’inénarrable Jean-Michel Aulas qui a dégainé le premier, en positionnant Bordeaux comme le favori logique mais en notant la fébrilité actuelle de Laurent Blanc…notez le paradoxe : favori mais dans le doute. Le coach bordelais a de suite répliqué en rappelant l’expérience plus grande des Gones avec 7 titres de champion et des rencontres européennes à la pelle. La polémique de la semaine dernière pour décaler la rencontre Lyon-Grenoble a plus ressemblé à une pièce de théâtre qu’à un véritable affrontement de gladiateurs. Le sang n’a pas coulé et Lyon et Bordeaux se sont alliés pour contrer le Président de <st1:personname productid="la Ligue. Match" w:st="on">la Ligue. Match</st1:personname> nul sur ce terrain là.

Enfin, c’est bien la suprématie nationale qui est en jeu dès ce soir. Les deux clubs les plus puissants du moment, ayant remporté les 8 derniers titres de champion vont en découdre pour atteindre une demi-finale jamais atteinte par les lyonnais et que seul Monaco à atteint en 2004 sur les dix dernières années. Le club qui sortira vainqueur de ce duel franco-français si médiatique risque de frapper un grand coup et de s’offrir une meilleure exposition médiatique sur la scène européenne. Ce type de duel fratricide est commun à l’étranger : les Chelsea-Liverpool, Real-Barça ou Inter-Milan sont monnaie courante en Ligue des Champions. En France, c’est une première, et c’est Bordeaux qui en est l’acteur.Place au match maintenant, espérons que les girondins auront bien récupéré mentalement. Il faut qu’ils se rendent compte de la chance qu’ils ont de participer à un tel évènement. L’expérience lyonnaise contre l’envie bordelaise, l’affiche est alléchante et laisse une chance réelle à Bordeaux de passer. Alors qu’une rencontre contre Barcelone ou Manchester aurait certainement marqué la fin de l’aventure avant même de commencer.